L’album de l’année : Eerie Wanda

25.06.2016

Eerie Wanda Hum

Le premier titre est un test très efficace. Tout est en place pour de la pop classieuse pas trop nunuche, on pourrait presque s’ennuyer. C’est la mélodie qui change tout. Rien de dissonant, loin de là, mais un petit quelque chose qui surprend. Tarabiscotée comme une chanson française des années 1960. Quelque chose de sophistiqué, quelque chose qu’aurait pu fredonner Anna Karina. Les titres suivants sont un peu plus standard, dans la lignée des groupes calmes mais badass à fille qui chantent bien, ce garage tranquille dont Holly Golightly est la patronne. À peine plus fignolées, apprêtées. « To dream again » et ses changements de rythme cristallise tout ça parfaitement. Et une seule écoute de « The Boy » suffit pour hisser la voix de Marina Tadic au rang des plus belles, avec Holly, donc, et Jennifer Charles, n’ayons pas peur des filiations à l’emporte-pièce.

On tient là sans aucun doute, l’album de l’année.

L’album de l’année : Horse Jumper of Love

18.06.2016

Horse Jumper of Love Horse Jumper of Love


Vous vous souvenez du slowcore ? Bruyant, lourd, lent. Un peu emo aussi. J’aimais beaucoup. J’aime toujours beaucoup. Enfin surtout Codeine, en fait. Je ne sais pas qui en faisait d’autres. Low, Spain ? Non non, c’est du Gospel, c’est très différent. En tout cas, c’est le terme qui m’est tout de suite venu en écoutant ces chansons. Slowcore. Sauf qu’on n’y est pas tout à fait. Le son, par exemple, n’est pas énorme. La batterie est un peu planquée dans le garage. Les micros devant les amplis ne doivent pas coûter 500 balles. Disons, que tout ça n’est pas réalisé dans les canons du mastering contemporain. Du Slowcore lo-fi, quoi, s’il fallait résumer.
Ces chansons saturées qui avancent à deux à l’heure, trouées de temps presque immobiles qui laissent la place à une voix un poil torturée : on tient là, sans aucun doute, l’album de l’année.



L’album de l’année : The Goon Sax

11.06.2016

The Goon Sax Up to anything

Un fils de, au premier abord on rechigne, c’est naturel. Sauf si on ne l’apprend que sur le tard, à la rigueur. Et si l’on connaît par ailleurs fort mal la discographie du paternel (jamais été un grand fan des Go Betweens, oui je sais, ça va). Le vrai point d’accroche, soyons honnêtes, c’est Brisbane et cette pop aux timbres si touchants, qui semble littéralement couler à flots depuis la ville. Écoutez-moi cette batterie sans aucune retenue ni technique, cette voix si franche au chant un peu limite, cette basse aux mélodies affirmées, et ses paroles sur la phobie du téléphone ou les mains moites. Je n’isole pas de titres pour donner envie, ni même illustrer : il faut tout écouter. Si possible en mangeant une glace dans une voiture arrêtée sur le parking qui donne sur la plage, ou à vélo, ou le dimanche après-midi en finissant ses devoirs toutes fenêtres ouvertes. Ce disque, c’est la quintessence de la Everett-True-Pop. Qui doit certainement en horripiler certains, mais qui n’a de cesse de me ravir.
On tient là, sans aucun doute, l’album de l’année.

L’album de l’année : Morningface

03.06.2016

Morningface Love

Une guitare acoustique, parfois un orgue. Deux accords, trois à tout casser. Pas mal de réverb. La filiation n’est pas difficile à identifier. Elle pourrait être artificielle, en fait on s’en moque. Sans larsens ni batteries martiales, sans aucune affectation mal placée dans la voix, sans drogues même, probablement, l’hypnose prend tout de suite. Une musique psychédélique complètement nue. Plus encore que celle de ses aïeux qui se sont pourtant évertués à faire minimaliste.
On tient là, sans aucun doute, l’album de l’année.