Certitude

09.04.2013

Quelque part. Parfois très loin parfois tout près. Quelque part il y avait cette certitude. Un point à la croisée de lignes dont nous ne prenions connaissance que par à coups et qui retombaient dans l’oubli pour peu qu’une année passe. Jusqu’aux dernières semaines et la lumière plus forte que jamais, mille signes aveuglants jour après jour et ceux que nous n’avons pas su rencontrer.
Il a fallu encore plusieurs jours pour que nos propres lignes viennent se superposer à celles qui avaient mené à ta mort, et marquent le basculement du monde.

The songs in my heart #13

06.05.2010

Something in the way (Mark Goodier’s Evening Session)
Je crois que je pourrais reconnaître le lecteur à cassettes sur lequel j’ai entendu pour la première fois Nirvana. Aujourd’hui ces chansons sont comme des refuges, des grottes. Je les entends comme on écoute un disque un peu fort dans le noir allongé sur le canapé. Et pourtant j’ai toujours trouvé Nevermind horriblement mal produit (ou plutôt mal mixé). Il s’en dégage à la fois la beauté fulgurante de ce mélange inextricable de hardcore et de pop — non pas hybridés, mais joués dans un même titre l’un après l’autre, mais aussi les traces tenaces de l’incompréhension perpétuelle qui a accompagné la fabrique des disques du groupe. Beaucoup trop plat, beaucoup trop propre, beaucoup trop rock.
Je préfère me plonger dans les sessions radio pour frémir encore. Celle-ci me coupe le souffle. Tant, que je n’arrive pas à exprimer ce que j’y trouve. Il y a sa mort évidemment, et la mienne en un sens, ou celle de ces années. Mais pas seulement.

The songs in my heart #12

21.03.2010

My Girl
J’ai toujours aimé les reprises. Un exercice qui, lorsqu’il est réussi, révèle à la fois les qualités insoupçonnées d’une chanson et les compétences d’un interprète ou d’un arrangeur. Celle-ci est comme un petit trésor pour moi. De ceux que l’on trouve au fil du temps et que l’on garde toujours avec soi, comme les cailloux et les morceaux de bois polis dont les enfants se remplissent les poches au gré de la journée. Une hybridation parfaite de la soul chaloupée des premiers Temptations et du son blafard et drogué des Mary Chain. Sunshine in a Cloudy Day, voilà c’est ça.

The songs in my heart #11

12.03.2010

Total Peace
Dès la première seconde, le grattement de cordes reconnaissable entre tous m’enivre. Ça n’est pas simplement de la nostalgie, c’est beaucoup plus simple et beaucoup plus fort. Les craquements, le souffle, chaque note. Ce morceau est une évidence. Comme une partie de mon corps, comme mon lit, comme une maison qui m’a vu grandir. This is all I’ve waited for.

The songs in my heart #10

17.02.2010

Lover Lover Lover
J’ai redécouvert ce titre lors d’un concert à Mains d’Œuvres. David Herman Düne, qui jouait en première partie de Will Oldham, en a fait une version seul à la guitare très belle, très simple.
Cette fois-là, comme toujours, je n’ai vraiment entendu que le premier couplet du texte, en le détachant complètement de sa dimension religieuse. Juste une histoire de famille, un geste de détachement radical et une réponse vaine même si elle est sincère. Après je n’écoute plus ce que dit Cohen, je me laisse prendre par la danse minimaliste des instruments, le rythme en creux de la chanson, et les souvenirs.

The songs in my heart #9

09.02.2010

Le courage des oiseaux
Là tout de suite, c’est pour le vent glacé. Mais il n’y a pas que ça. Le soir à la maison les enfants s’endorment avec une chanson qu’on leur chante. Quand Émilie a découvert celle-ci, elle a été comme hypnotisée. Le lendemain, elle nous a demandé d’en écrire les paroles sur l’ordinateur dans un petit rectangle et d’en copier plusieurs sur une même page qu’il a fallu ensuite imprimer et qu’elle a découpée. Dans la semaine qui a suivi, elle en a donné un exemplaire à ses amis les plus proches, comme un cadeau précieux.

The songs in my heart #8

08.02.2010

La la means I love you
Alton Ellis c’est un soleil doux permanent sur la peau. C’est ce moment magique en Jamaïque où le ska de la fin des années 50, qui sent encore un peu trop le jazz, se ralentit, se décale. Mais où le reggae n’est pas encore là. Le rocksteady, c’est le nom de cette soul légère et enfantine. Alton en est le roi.

The songs in my heart #7

05.02.2010

I was made to love magic
Un morceau parfait. Peut-être un peu dépressif, mais on s’en fout.

The songs in my heart #6

03.02.2010

The drum
Celle-ci est magique, elle marche à tous les coups. Une chanson pour se réveiller tôt, un jour de soleil, avec éventuellement de quoi fumer.

The songs in my heart #5

01.02.2010

I see a darkness
Un peu compliqué de parler de celle-ci. Un de mes nombreux attachements à quelqu’un qui m’a laissé tout seul sans même voir l’an 2000. My best unbeaten brother de l’époque. Qui n’a pas été sauvé d’une noirceur que je n’avais pas su voir.
Bientôt 10 ans. Pas un jour sans lui depuis.