En mouvement

08.04.2011

Allons courir. Perdre un peu notre souffle. Jouer une fois encore la scène de ce film, notre petite bande comme autant d’éclairs sur le trottoir, les bras écartés. Passer vite à l’ombre des grands immeubles pour trouver le soleil. Brûler nos talons à grands coups sur le sol, basculer nos épaules. Courir comme on danse, comme on crie.

Let’s go running. Getting short of breath. Playing the scene from that movie once again, our little crew just like flashes of lightning on the pavement, arms outspread. Running past the shadow of the great buildings to catch the sun. Burning our heels, hitting the floor, swinging our shoulders. Running as like dancing, like shouting.

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L’aube

05.03.2011



Cette solitude de cinq heures. Le vent n’est pas encore levé. Les corps sont toujours entiers. Sans fuite, sans errance du regard. L’air est très froid, les choses sont nettes, bien arrêtées. Le ciel est grand ouvert. La route ne finit pas avant longtemps. Les enfants s’affairent. Le monde qu’ils fabriquent est toujours plus vaste, toujours plus solide.
Ce moment, ce qu’il fait de toi, ne va pas durer, mais tu sais qu’il reviendra. Quelques fois dans l’année suffisent.

This five o’clock solitude. The wind has not risen. The bodies are still plain. No leaks, no wandering gaze. It’s very cold air, things are neat, settled. The sky is wide open. Te road doesn’t stop for long. Kids bustle about. The world they build is always larger, always sturdier.
This very moment, what it makes of you, will not last, but you know it will be back. A few times a year are enough.

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Half swag

03.02.2011



– Papa, on peut choisir un disque pour le p’tit dèj’ ?
– Oui, bien sûr
– C’est où le rap ?

– Dad, can we choose a disc for breakfast?
– Yeah, sure
– Where’s hip hop?

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Genealogies #1

23.11.2010



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Ghosts

07.11.2010



Tu sens depuis toujours qu’il n’y a pas de stock. Qu’aux métaphores de l’enfouissement il faut systématiquement opposer celles de l’air qui passe, ou des surfaces que l’on traverse. Tu l’éprouves quelques fois. Pas plus tard que sur cette plage, le soleil tout juste couché, les enfants tournant autour de toi, le dos courbe, à l’affût des plus belles pierres que l’on transportera des Landes jusqu’à Paris et qui vibreront encore un peu là-bas sur le coin du bureau, qui les aideront quand il fera froid, quand les amis seront trop durs, quand les parents seront inaptes.
Sur cette plage qui est faite des empreintes que ton corps a laissées presque chaque année de ta vie, tu as été surpris de sentir quelque chose. D’infimes courants électriques qui ont fait tressaillir la peau sur tes mains, le haut de ta poitrine et ton dos. L’air encore tiède passait par tes narines mais ne laissait pas de traces, disparaissait avant d’atteindre les poumons. Quel bonheur, cette porosité. Les signaux à peine perceptibles ont suffi à t’émouvoir. Tu y as reconnu quelques autres que tu as été. Tes fantômes, amusés et joueurs.
Tout n’est peut-être pas perdu.

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Quelque part

21.10.2010



Incapable d’en rester là. Chaque geste est presque à rompre, tendu jusqu’au plus près de l’action suivante. L’instant effacé en permanence, tiré comme une corde sans fin qui s’entasse derrière, sans qu’on n’y prête plus attention. La sédimentation est impossible. Quelques dépôts à peine, mais seule l’élasticité compte. N’être systématiquement qu’à venir, sans conscience ni sommeil. Contempler, respirer, s’assoir ? On y travaille.

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Les yeux fermés

25.09.2010



Tout seul, à ces âges qui font que rien n’adhère. Secoué à chaque instant par des vents changeants, le monde devant soi à traverser. Comme cette esplanade sur laquelle tu passes chaque jour sans ouvrir les yeux. Le plus longtemps possible. Qu’est-ce que ces vieilles impressions viennent faire ici, alors que tout avance aujourd’hui malgré toi. Cette rencontre sans doute, figée, sans rythme, concentrée sur l’impossibilité d’évoquer son silence à venir, sa disparition programmée. Le sursis est consommé, elle va partir. La peau de son visage, le regard derrière que tu attrapes, toi qui es si fuyant. Vous vous quittez à reculons. Les yeux grand ouverts.

She’s dying. She’s dying. She’s dying. She’s dying. You keep looking at her face and you cannot close your eyes anymore.

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L’eau

07.09.2010



Des lacs et des rivières et des arbres. Le ciel, beaucoup plus large. Nous sommes chez nous. La ville paisible laisse entrevoir ce qu’une vie pourrait être. Trouver la musique pour respirer encore cet air et tenir dans ce qui n’est que notre monde.

Lakes and rivers and trees. The sky, a lot larger. We belong here. The peaceful city draws a life that could be. Finding the music to breathe the same air again and hold on in what is just our world.

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Pre-Summer Insomnia

12.06.2010



Words that have no begining and no end. Pictures without borders. Night fears turn into night joys. Life is music. Everything lasts forever.

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Immobile

16.05.2010



Lâcher tout ce que la présence exige. Le souvenir, l’attention, la fixité, la constance. Que les mouvements ne soient plus le résultat d’aucun motif. À l’envers de l’action le plus souvent possible ; agi, mais sans passion. Poussé doucement avec le vent.

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